Au fil des jours…
Dimanche 20 septembre. Sacrés
journalistes ! Sacrés journalistes, tous médias confondus…
Ils nous bassinent avec persévérance à longueur d’articles,
de journaux télévisés et autres scies du décervelage
(voir Alfred Jarry pour cette notion) avec les déclins pipolisés
de Laure Manaudou et de V.G.E.
V.G.E., c’est Valéry Giscard
D’Estaing, cet ex-président de la République qui s’obstine
à se prendre pour un ci-devant réincarné, poli à
souhait et précieusement chuintant – du moins en public. Il eut
du charme, sut vendre ses supposées compétences, converser
au coin du feu, s’inviter chez ses sujets en impromptu de Versailles et
lécher les œufs brouillés pour s’encanailler. Alla-t-il jusqu’à
l’omelette ? Aux historiens de se renseigner auprès de son service
de bouche pour trancher. Il tomba en disgrâce auprès du bon
peuple pour des histoires d’avions renifleurs et de diamants : ce n’est
guère aristocratique… Il y a quelques années, son projet
de constitution européenne fut un camouflet. Le flageolet de notre
gentleman-farmer (le pipeau si vous préférez) n’opère
plus auprès du bon peuple depuis belle lurette.
Et voici qu’il récidive
à l’occasion des journées du patrimoine : il entend faire
visiter au public le château de famille (et pourquoi pas les bijoux
tant qu’il y est ?) et particulièrement la pièce ou trône
son accordéon… Dieu merci pour lui, notre fossile d’aristo ne risque
plus l’échafaud ni la lanterne !
Fallait-il consacrer de longues
minutes des actualités à ce caprice de bélître
vieillissant ? Non, bien entendu… Mais, au lieu de s’abstenir, les journalistes
l’ont décliné sur tous les modes. C’est un spectacle incongru
et suranné pour les générations montantes qui rament
pour trouver du boulot. Les journées du patrimoine méritaient
mieux… Il paraît même que notre ex va récidiver avec
un roman pour mijaurées où il enfile la panoplie de l’irrésistible
séducteur sur le registre du : « Ah ! si j’avais voulu… »
De Gaulle avait bien raison quand il disait que la vieillesse est un naufrage
: quand on s’appelle Giscard et qu’on a été si haut (polytechnicien,
économiste, Président), comment peut-on tomber aussi bas
?
Pour notre petite Laure, aux larmes
naguère si touchantes, le déclin est d’un autre ordre : elle
met un terme à sa carrière sportive et on en fait tout un
tintouin. C’est à vrai dire un non événement…
Il est normal que nous rendions
hommage puisqu’elle a su nous apporter une pluie de records et de
médailles mais de là à la plaindre parce qu’elle prend
une retraite anticipée, c’est une invitation que nous déclinerons…
Quelques années d’entraînement intensif (inhumain ?), des
spots publicitaires lucratifs et une vie sentimentale hypermédiatisée,
tels sont les états de service de cette championne sur le déclin.
Désormais, aucune combinaison ne saurait la sauver des mauvaises
performances. Quand je pense à tous ceux qui vont trimer quarante
annuités et plus pour ne pas récolter le centième
de ce que peut déjà s’offrir cette très jeune femme…
Maintenant qu’elle est enceinte
et que cela l’oblige aux responsabilités, on ne peut que lui souhaiter
d’être discrètement heureuse… Aucun exploit sportif ne saurait
valoir l’enfant qui va naître.
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au fil des jours
Jean-Pierre
BOCQUET
Professeur
de Lettres retraité
Conseiller
municipal
13
allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel:
03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96
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